Le colloque international « Roland Barthes et la question homosexuelle » s’est tenu à l’université de la Sorbonne Nouvelle les 7 et 8 octobre 2022. Organisé par Bruno Blanckeman (université de la Sorbonne Nouvelle), Claude Coste (université de Cergy Paris-Item-CNRS), Marie Gil (Item-CNRS) et Éric Marty (université de Paris Diderot-Item-CNRS), il a bénéficié du soutien précieux des centres de recherches Cerilac, Héritages, Item-CNRS et Thalim. Ce sont les actes de ce colloque qui sont réunis  dans ce numéro 7 de la Revue Roland Barthes.

La présence de l’homosexualité est une évidence dans la vie et dans l’œuvre de Roland Barthes. Mais comment aborder une réalité qui apparaît rarement au premier plan ? Et comment nommer une forme de sexualité, implicite ou explicite, sans céder aux dangers de l’anachronisme ? Chercheurs français et étrangers ont été invités à réfléchir à la « question homosexuelle » : cette formulation est apparue comme la plus neutre, la plus conforme au contexte culturel des années 60 et 70 en France, la plus propice aussi à une appropriation par des approches intellectuelles très différentes. Avec le mot « question », il s’agit bien pour les onze contributeurs de ce recueil d’analyser, au-delà des divergences d’approches et de méthodes, comment une forme de sexualité informe une écriture.

En effet, si la « question » renvoie au dialogue direct avec Renaud Camus, François Braunschweig, Hervé Guibert, Jean Genet, Dominique de Roux, Marguerite Duras, les gigolos à Paris ou au Maroc, ce dialogue nous est transmis par le biais de textes comme Incidents, Soirées de Paris, la préface à Tricks, les écrits sur le théâtre, sur la photographie ou sur la Grèce, Roland Barthes par Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, sans oublier les archives et le Grand Fichier conservés à la Bibliothèque nationale de France. Mais au-delà de ces textes privilégiés, n’est-ce pas toute l’œuvre de Barthes qui est – bien sûr sans s’y réduire – habitée par la présence tutélaire de la « déesse H » ?